Galeries dédiées aux fantaisies offertes par les étourneaux sansonnets en vol ou perchés.

Cette série de photographies d’étourneaux a été rendue possible par une longue observation des extraordinaires ballets au-dessus des toits et des arbres de la seule ferme du village où j’habite, à proximité de la ville de Brest en Bretagne. Durant l’hiver, chaque jour en fin d’après-midi, d’étranges ballets prennent place, toujours apparemment désordonnés et pourtant parfaitement coordonnés. Toujours semblables, jamais identiques. Ce comportement est connu sous le nom de « murmuration » d’étourneaux, probablement à cause du bruissement des ailes quand ils volent à proximité des observateurs.
Les étourneaux sont des animaux sociaux qui cultivent leurs habitudes (comme les humains. J’ai un ami photographe qui pour photographier les vagues s’installait toujours sur le même rocher, année après année, et ça conserve !).
Les étourneaux apprécient leurs lieux de nourrissage favoris et y reviennent quotidiennement. Dans le cas présent, il s’agit d’un bosquet d’arbres en bordure d’une exploitation agricole. Le garde-manger est à proximité et le front d’attaque du silo d’ensilage de maïs est parfait pour cet usage.  Peu avant la tombée de la nuit, les nuées d’étourneaux s’installent dans les arbres du voisinage et ils commencent leur étourdissante noria entre leurs perchoirs et le silo de maïs, au grand dam du fermier. Et quand l’heure du départ arrive, tout ce monde s’envole en même temps. Retour sur terre. Le fermier excédé a coupé les arbres. Et les scènes photographiées en ce lieu appartiennent au passé.

Nuées d'étourneaux
Etourneaux Blanc & Noir
Etourneaux - Fusuma-e
Etourneaux - Nuances de gris
I31A2428
Etourneaux Blanc & Couleurs

Un peu de technique.
Capturer l’étonnante magie que dégagent ces ballets en photographie animalière traditionnelle n’est pas chose aisée lorsque la règle retenue est celle de fonder son approche du post-traitement sur la base des fichiers au format .jpg délivrés par les boitiers des appareils photos numériques. Le fil conducteur de cette série a été de rechercher différentes interprétations des fichiers bruts (au format CR2 et CR3 de Canon) qui suggèrent au spectateur autant que faire se peut, la magie de ces spectacles animés. A aucun moment il n’a été fait appel au logiciel Photoshop. L’outil privilégié a été darktable, une application « opensource » ou libre utilisée de manière plus ou moins orthodoxe, en tirant profit du fait que certains des modules de traitement des tonalités et des couleurs ne sont pas strictement « bornés » et permettent d’obtenir des valeurs numériques négatives et par la même des effets intéressants.

Le rendu de certaines photos n’est pas nécessairement évident et pas davantage naturel, au sens de représentation de la scène vue par un observateur humain. Ceci n’est d’ailleurs pas le but. Celui-ci peut d’ailleurs varier selon les propriétés des fichiers originaux. Cela peut être la recherche d’un rendu qui suggère une parenté avec la peinture classique japonaise sur les panneaux coulissant des temples (fusuma-e), ou d’autres interprétations plus radicales comme les « blancs et noirs » absolus dont l’apparence est néanmoins très différente des images produites par l’application de la valeur 2 d’isohélie dans l’application photoshop. Ces interprétations radicales ont pour objet d’épurer l’image de tout ce qui n’est pas essentiel pour sa lecture. Le choix du blanc et noir est lié au fait que notre éducation de la lecture d’images, outre les règles de composition traditionnelles et de placement des points singuliers de l’image, entraine d’abord le regard vers le blanc. Et un vol d’étourneaux en positif se voit comme un nuage de points noirs sur fond clair ou toute accroche est difficile sauf s’il existe d’autres structures (arbres notamment). A l’inverse, les points blancs se détachent sur fond noir et interpellent. La combinaison de ces contraintes nous a conduit à des interprétations minimalistes qui ne sont pas contradictoires avec certaines valeurs esthétiques japonaises.

Les murmurations d’étourneaux sont si spectaculaires qu’elles ont été l’objet de nombreuses séries photographiques et de nombreuses vidéos. D’où leur extrême abondance sur le web.
Les ballets aériens animés des étourneaux sont mieux rendus par la vidéo que par la photographie dans la mesure où les transitions de forme des nuées requièrent l’image animée. Par contre, la magie propre aux scènes fugaces d’interactions entre des structures au sol et les oiseaux sont bien mieux rendues par la photo. C’est ce à quoi s’est attelé ce projet.
On pourra aussi consulter les sites suivant :
– Soren Solkaer,
– Rinko Kawauchi,
– Alan MacKenzie,
– James Crombie.

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